Milieux aquatiques de Chartreuse

richesses, menaces

Les cours d’eau : physique, chimie, biologie

Le bon état de santé d’un cours d’eau se mesure en termes de qualité physique, chimique et biologique.

En Chartreuse les cours d’eau à forte valeur biologique ont été inventoriés par le Parc. Poissons, oiseaux et invertébrés s’y côtoient et se partagent l’espace et les ressources.

- les eaux froides et oxygénées des torrents abritent la truite fario : son importante masse musculaire et son corps hydrodynamique lui permettent de se déplacer rapidement dans ces cours d’eau tumultueux.
- lorsque les eaux deviennent moins froides, on retrouve l’ombre commun, le vairon, le chabot et la loche franche.
- en plaine, les rivières abritaient autrefois l’écrevisse à pattes blanches. Celle-ci ne subsiste que dans le Val de Couz et le pays Voironnais.
- bien sur, les invertébrés (éphémères, plécoptères ou trichoptères) sont aussi présents, leurs larves se cachent souvent sous les galets ou les blocs rocheux.
C’est là que le cincle plongeur va les capturer...

La présence de toutes ces espèces témoigne de la bonne qualité chimique ou physique des cours d’eau. Elles sont ce que l’on appelle de bons « indicateurs biologiques » : sensibles aux perturbations, elles disparaissent lorsque celles-ci sont trop fortes.

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Source : Parc naturel régional des Monts d’Ardèche

Le retour possible de la loutre, absente depuis plus d’un siècle pour cause de pollutions, témoignerait d’une avancée dans la préservation ou la restauration des fonctionnalités naturelles de certains cours d’eau.
A l’inverse, la baisse du nombre d’ombres communs dans le Guiers indique par exemple qu’il existe des perturbations physiques importantes sur ce cours d’eau.

En Chartreuse, les berges sont généralement endiguées, coupant les dynamiques naturelles du milieu. La continuité physique des cours d’eaux est aussi très limitée à cause de la présence d’installations hydrauliques. Ces installations, souvent vétustes, comprennent rarement des passes à poisson efficaces et ne respectent pas toujours la conservation de débits réservés.

Enfin, certaines plantes dites invasives telles que la renouée asiatique, se propagent très rapidement, par exemple dans les zones de ripisylve, et peuvent éliminer à ces endroits les plantes locales.

Les Zones Humides : destruction et protection

Sur la centaine de Zones Humides de Chartreuse répertoriées par le Parc avec l’aide du Conservatoire du patrimoine naturel de Savoie, 70 % sont menacées ou en danger. Les pressions anthropiques sont majoritairement responsables de cette situation.

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Seneçon des marais
Source : CPNS

Considérés par le passé comme insalubres et inutiles, ces milieux humides ont été asséchés, causant la perte d’habitats en réalité très riches.
Aujourd’hui leur rôle dans le maintien de la qualité des eaux est largement reconnu.

Elles abritent une faune et une flore diverse et remarquable. Ainsi, en Chartreuse les Zones Humides occupent moins de 1% de la superficie du Parc, mais concentrent plus de 40 % des espèces végétales protégées. Parmi celles-ci on compte :
- des droséras (plantes insectivores).
- des sphaignes (mousses rares).
- des asteracées.
- des graminées.
- des crassulacées (plantes grasses).
- une quinzaine d’espèces d’orchidées.

Plusieurs associations naturalistes présentent en Chartreuse s’intéressent à ces milieux, à leur protection et valorisation : AVENIR, Gentiana...

info le terme « Zones Humides » regroupe les lacs, marais, tourbières, mares et étangs...
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Enjeux et stratégie pour les patrimoines et les paysages - les Zones Humides
Source : Plan de parc ; Parc naturel régional de Chartreuse

De la (re)connaissance à la valorisation

La connaissance du patrimoine naturel est le premier pas vers sa reconnaissance. Il est globalement bien connu en Chartreuse, mais des efforts restent à fournir quant au fonctionnement des milieux aquatiques et aux espèces qu’ils abritent. Cela rentre tout à fait dans la mission du Parc qui a inscrit ce point comme orientation stratégique dans sa dernière charte.

De plus on compte sur le territoire du Parc de Chartreuse deux Contrats de bassin versant : le Contrat de rivière Guiers à l’Ouest du massif et le Contrat de lac du Bourget dans sa partie Nord. Le Parc va certainement prendre en charge la gestion des cours d’eau non inclus dans ces contrats.

info Les principaux outils de connaissance de l’état des milieux aquatiques sont :
les réseaux de mesure par lesquels on caractérise les composantes eau, biologiques et physiques.
les inventaires par lesquels on décrit les milieux, on identifie les pressions auxquelles ils sont soumis.

Voir :
- Le site duParc de Chartreuse
- Le site du Conservatoire du patrimoine naturel de Savoie
- Le site de la Maison de la Nature et de l’Environnement de l’Isère