Janvier 2013 : Un bistr’eau au Sappey en Chartreuse

    Le vendredi 18 janvier 2013, les Amis du Parc de Chartreuse ont organisé, en partenariat avec le Parc de Chartreuse et le laboratoire Edytem, une soirée d’échanges sur les questions liées à l’eau. L’objectif de ce bistr’eau était de recueillir la connaissance des habitants et de faire connaître le projet d’observatoire de l’eau qui est actuellement en développement sur le périmètre du Parc de Chartreuse.

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    Accueillis au gîte du Chant de l’eau par Colette et Bruno Charles, les participants venus de tout le massif de Chartreuse ont eu l’occasion de partager leurs savoirs et leurs points de vue.

    En introduction, Jean Louis Barbon, président des Amis du Parc de Chartreuse, a replacé le contexte de l’organisation des bistr’eaux. Il a été suivi par Bérangère Serroi qui a présenté le projet d’observatoire de l’eau mené conjointement par les structures suivantes :
    -  Le Parc naturel régional de Chartreuse
    -  Le SIAGA, interdépartemental d’aménagement du Guiers et de ses affluents
    -  Le laboratoire Edytem
    -  Les Amis du Parc de Chartreuse

    A la suite de cela, c’est Fabien Hobléa, enseignant-chercheur au laboratoire Edytem (université de Savoie) qui est intervenu pour se présenter.

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    La première partie de cette animation était consacrée à la mémoire et à la culture de cette ressource au niveau local.

    L’échange a commencé avec un quizz sur les expressions populaires liées à l’eau. L’occasion pour Edmée, une des mémoires du Sappey en Chartreuse, de partager une citation bien locale : « l’eau du Sappey est tellement bonne qu’une toute petite goutte dans son vin suffit  ».

    Ensuite, des noms de lieux évoquant la présence d’eau ont été abordés. Bruno Charles a notamment parlé du marais des Sagnes (qui signifie « zone humide »), du lieu-dit la Gouillat (qui fait référence au franco-provençal « gouille » : flaque d’eau ou petit étang) et du chemin de « l’oie » qui était initialement celui de l’eau. Edmée Jail nous a indiqué que ce terme avait connu une déformation au cours du temps mais qu’à l’origine il signifiait bien « eau » en patois.
    D’autres lieux ont également été abordés comme le hameau de Vence à Corenc, le lieu-dit « les cheneaux » à Vimines ou encore les nombreux petits ruisseaux nommés « nant  » notamment du côté de la Savoie.

    Bruno Charles a été questionné sur la signification du nom du gîte « le chant de l’eau ». Il a alors raconté que durant sa jeunesse il se rendait fréquemment sur une parcelle de terrain que l’on appelait « le chant de l’eau ». Ce n’est qu’à 15 ans, en consultant le cadastre de la commune qu’il découvrit que c’était en fait « le champ d’en haut ». Au moment de trouver un nom à son gîte, et comme le bois nécessaire à sa construction provenait de cette parcelle, il a choisi de faire ce clin d’œil.

    Les bassins présents sur le territoire ont aussi été longuement évoqués. Sur la commune du Sappey-en-Chartreuse, ils sont majoritairement équipés de robinets. Les participants se sont notamment demandés s’il ne serait pas préférable de laisser couler un filet d’eau en permanence pour satisfaire les besoins de la faune et de la flore en aval.

    A la pause, les participants ont pu déguster les plats préparés par les propriétaires du gîte. L’occasion d’échanger sur les questions liées à l’eau en plus petit comité.

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    Dans une seconde partie, les personnes présentes ont partagé craintes et espoirs, problématiques et solutions concernant l’évolution de l’utilisation de l’eau. Elles avaient préalablement été invitées à faire part de leurs observations sur des post-it, qui ont ensuite été détaillés.

    Cela a donné lieu à un échange riche lors duquel ont été notamment évoqués les sujets suivants :
    - le salage des routes, parfois déraisonnable, et ses conséquences sur le milieu naturel
    - la qualité de l’eau et variations des débits des cours d’eau en Chartreuse
    - l’évolution de la biodiversité autour des points d’eau
    - les pertes du réseau d’alimentation en eau potable
    - les micro-centrales électriques

    Le saviez-vous : en milieu rural, c’est parfois jusqu’à 50% du volume d’eau potable qui se perd dans des fuites de canalisation, avant d’arriver à votre robinet.
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    L’intégralité des sujets abordés ne peut pas être développée mais les informations reccueillies serviront à alimenter une base de données constituée dans le cadre de l’observatoire de l’eau en Chartreuse.

    Cette soirée conviviale, ponctuée d’animations, telles qu’une dégustation d’eau ou encore un quizz sur les expressions populaires concernant l’eau, a été très appréciée.

    En conclusion, Fabien Hobléa a souligné le rôle important de sentinelle que peut jouer la population. L’observatoire de l’eau permettra de centraliser ces informations pour pouvoir engager des actions.

    Les Amis du Parc remercient Colette et Bruno Charles pour leur accueil chaleureux. Si vous ne connaissez pas le gîte du Chant de l’eau, venez découvrir le site internet en cliquant ici.


    Ces opérations ont été organisées grâce au soutien du partenaire suivant : L’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse

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