Milieux aquatiques du Vercors

richesses, menaces

Là où il y a de l’eau, il y a de la vie

Des poissons

La grande majorité des cours d’eau du Vercors sont classés en 1ère catégorie. La qualité de l’eau de ces rivières est encore très bonne.

info les cours d’eau de première catégorie piscicole sont des cours d’eau où le peuplement piscicole dominant est constitué de salmonidés (truite, ombre commun etc).

Le Vercors est exceptionnel pour la pêche en raison de la qualité, la diversité et l’abondance des espèces piscicoles :

- les truites fario sauvages sont présentes sur la Bourne et la Gervanne. On en trouve des quantités records (jusqu’à 400 kg/hectare) alors que leur présence même est devenue rare en France.
- le vairan et le chabot sont aussi présents en amont tandis que le barbeau fluviatile, le chevraie, le blageon et l’ombre commun cohabitent dans la partie aval de la Lyonne et en Basse-Bourne. Cette diversité des peuplements piscicoles en aval s’explique par des eaux toujours fraîches mais des pentes moins fortes qu’en amont.

Des oiseaux

Les oiseaux affectionnent les zones d’eau car elles constituent des réserves de nourriture (plantes aquatiques, larves d’insectes etc). Sur les rives, les roseaux enchevêtrés et la terre meuble facilitent l’installation de leurs nids.
En Vercors on observe notamment : le martin-pêcheur, le cincle plongeur, le héron cendré, le grand cormoran.

Des plantes

Sur les berges, une végétation spécifique s’implante : les roseaux, les joncs et les laîches, avec leurs racines solides et leurs tiges souples résistent bien aux crues. Un peu plus loin, se côtoient les saules et les aulnes, les peupliers noirs et les ormes blancs. Dans ces zones de ripisylve on peut observer également des iris et du plantain.

Et bien d’autres

Les êtres vivants mentionnés ici sont très loin d’être les seuls à peupler les milieux aquatiques du Parc du Vercors. Le castor et le putois sont par exemple présents sur la plupart des rivières du Parc. On trouve aussi des couleuvres viperines, des écrevisses à pattes blanches et de très nombreuses espèces d’insectes (diptères éphémères, libellules, mollusques, sangsues et coléoptères etc), nous servant notamment à attester de la qualité biologique des cours d’eau.

Des dégradations

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Centrale hydraulique sur la Bourne
Source : M. Mossalgue ; CLER

Malgré cette richesse encore présente, les cours d’eau du Vercors sont touchés par des pressions anthropiques fortes. Il existe de grandes disparités de qualité des cours d’eau et les dégradations chimiques et physiques sont parfois importantes :

- des aménagements hydroélectriques sont présents sur de nombreux cours d’eau :

  • des barrages (les Jarrands, la Balme, l’Arbois et Chorance sur le seul cours de la Bourne)
  • des usines (la Goule blanche et à Pont-en-Royans)
  • des émergences captées (la Goule blanche, Bournillon).

Ces aménagements induisent de faibles débits des cours d’eau en aval des barrages et des variations très brutales au moment de la restitution des eaux des centrales fonctionnant par éclusées.

- la mobilité naturelle du cours des torrents et rivières est considérablement réduite à cause d’une pression foncière forte sur les terrains alentours poussant à l’artificialisation des berges. La préservation ou la restauration de leur mobilité est un enjeu important pour la gestion globale des hydrosystèmes.

Zones Humides : les définir, les recenser, les protéger

En Vercors, les deux types de Zones Humides les plus remarquables sont :

- les forêts alluviales reliques de la Basse-Bourne et de la Basse-Lyonne, formations relativement bien préservées et complètes, composées de nombreuses essences de ligneux de bois tendre.

- les vals perchés (Lans, Autrans-Méaudre et Saint-Agnan). Sur les plateaux, une couche d’argile entre les couches de calcaires karstiques empêche l’eau de s’infiltrer. A cet endroit, les cours d’eau forment des méandres, à l’origine de zones marécageuses inondables au riche patrimoine floristique et faunistique.

Alors qu’une prise de conscience générale de leur importance est en train d’émerger, 50 % des zones humides du Parc du Vercors subissent encore aujourd’hui des dégradations (pollutions, modification du fonctionnement hydraulique etc). Cela peut s’expliquer en partie par le potentiel que leurs espaces représentent en terme de développement économique, urbain, agricole, ou touristique qui les rends sujettes à des pressions fortes.

Leur préservation passe par plusieurs moyens :

- leur recensement et leur connaissance (grâce à des inventaires et études). L’Agence de l’Eau a proposé une méthodologie d’inventaire qui sera utilisée pour les Zones Humides du Méaudret, de la Vernaison, et pour les forêts alluviales de la Basse Bourne.

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Espaces naturels remarquables inventoriés
Source : dossier sommaire de candidature du 2ème Contrat de rivière Vercors - 2008

- l’information et la sensibilisation, pour que chacun prenne conscience de l’existence des Zones Humides et de la nécessité de les préserver. Le Parc s’en occupe dans le cadre du Contrat de rivière Vercors Eau pure.

- doter les zones humides de statuts de protection spéciaux : sites Natura 2000 d’intérêts communautaires, Espaces Naturels Sensibles ou ZNIEFF.

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Espaces naturels remarquables protégés
Source : dossier sommaire de candidature du 2ème Contrat de rivière Vercors - 2008


- enfin, inscrire les Zones Humides dans les documents d’urbanisme permet aussi de les protéger et de mettre en place un plan de gestion des zones humides.

info le sentier du Martin-Pêcheur 2h sur 3km, le long de l’Isère.
Départ : Saint-Romans
« Le plaisir d’une balade au bord de l’eau où vous pourrez observer la faune aquatique et les oiseaux le long de ce sentier aménagé et facile d’accès. » (source : brochure du Parc Vercors : Aux sources de la nature)

Voir aussi :
- Autour de l’eau : des lieux, des projets
- Le portail Natura 2000