la charte : problématiques eau et solutions proposées par le Parc

    Depuis sa création en 2007, le syndicat mixte des Baronnies Provençales œuvre pour la mise en place d’une Charte constitutive d’un Parc naturel régional.

    Un diagnostic du territoire très complet a été réalisé en étroite collaboration avec les acteurs locaux afin de mieux connaitre le territoire et de proposer une Charte tout à fait adaptée aux enjeux actuels.

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    Quels sont les enjeux relatifs à l’eau sur les Baronnies Provençales ? Quel est le rôle du syndicat mixte dans la préservation de l’eau ?
    Éléments de réponses par le biais d’un entretien avec Aurélie CAROD, chargée de mission environnement pour le projet de Parc.

    Quels enjeux liés à l’eau avez-vous identifiés sur le territoire ?

    Les ressources hydriques actuellement exploitées dans les Baronnies Provençales présentent des signes croissants de fragilité, ce qui pourrait conduire, à court terme, à l’impossibilité de répondre à l’ensemble des besoins du territoire, en particulier en période estivale.
    En effet, les capacités d’irrigation pour l’agriculture atteignent leurs limites, le développement du tourisme augmente la demande en période estivale, et la ressource exploitée risque, en l’état actuel, de représenter une contrainte à l’accroissement de la population.
    Certaines communes sont déjà confrontées ponctuellement à des difficultés pour alimenter en eau tous leurs habitants. Des conflits d’usage risquent de se développer en particulier en période de sécheresse estivale.

    Une des problématiques de notre territoire est que l’on se trouve sur des cours d’eau à régime torrentiel, avec de très gros débits l’hiver, pouvant causer des inondations. Le risque d’inondation dépend des années et des secteurs. Il peut également résulter d’aménagements qui contribuent à aggraver les effets des inondations.

    Les caractéristiques géomorphologiques des cours d’eau sont notamment en cause. Nous avons des cours d’eau en tresse ils font partie du patrimoine à préserver, par contre ce qu’il faut savoir c’est que le tracé actuel d’un cours d’eau en tresse peut se trouver sur la rive droite une année et passer sur la rive gauche l’année suivante d’où l’intérêt de préserver l’ensemble du lit pour laisser à la rivière toute la possibilité de changer de rive.
    La divagation en tresse engendre de très larges lits mineurs mais également des resserrements en goulots, notamment lors des passages en gorges. Le lit est considérablement rétréci et cela augmente le débit du cours d’eau. L’ensemble de ces caractéristiques sont à prendre en compte.

    Il y a également des problèmes en période d’étiage. Du fait du régime torrentiel nous nous retrouvons l’été avec un filet d’eau.
    - Le premier problème est qu’une faible quantité d’eau concentre les pollutions : il y a moins de dissolution
    - le deuxième souci est que sur certains secteurs on constate une augmentation de la température de l’eau ce qui peut porter préjudice à certaines espèces végétales ou animales qui ont l’habitude de vivre dans des cours d’eau frais.

    Que pouvez-vous nous dire de l’état général de l’eau sur les Baronnies Provençales ?

    De façon générale, les cours d’eau sont en voie d’amélioration en termes de qualité, ce qui est une obligation, notamment avec la “directive cadre eau”.
    A mon sens les contrats de rivière, que mettent en place les gestionnaires locaux, représentent l’outil le plus à même pour répondre à ces objectifs, pour hiérarchiser les priorités d’actions et pour obtenir les financements nécessaires.

    Travaillez-vous en concertation avec les gestionnaires de l’eau du territoire ?

    Il faut savoir que sur les Baronnies Provençales, nous avons six syndicats de rivières sur cinq cours d’eau principaux.
    Nous sommes conscients que des structures existent et gèrent ces cours d’eau et comme nous pouvons le voir au travers de la Charte.
    La gestion des cours d’eau n’est pas une mission sur laquelle nous pouvons nous investir en termes de gestion ou d’actions spécifiques afin de ne pas prendre la responsabilité de missions qui sont déjà confiées à d’autres structures.
    _ En articulation avec les études en cours sur la quasi-totalité des bassins versants du territoire, le Parc doit contribuer à coordonner les synergies entre ces démarches partenariales et à faire émerger une véritable culture commune de l’éco-responsabilité quant à la gestion durable de l’eau sur le territoire.

    Une des missions du projet de parc est de coordonner les synergies, pouvez-vous m’en dire plus ?

    Cela se traduit par l’accompagnement de projet et la mise en place de rencontres entre des acteurs qui n’ont pas l’habitude de travailler ensemble. Nous œuvrons pour la mise en réseau, la mutualisation et les retours d’expérience.
    Comme nous nous situons sur deux départements et deux régions nous œuvrons constamment à faire se rencontrer différents acteurs, qui observent les différentes politiques et actions existantes et nous les accompagnons dans la mise en place de partenariats.