Hydrographie et pluviométrie en Chartreuse

Un massif arrosé toute l’année

Le massif de la Chartreuse est l’une des premières barrières physiques rencontrées par les nuages chargés d’eau de l’Atlantique. Cela en fait un des massifs les plus arrosés de France : le monastère de la Grande Chartreuse reçoit plus de deux mètres de précipitations annuelles.

Son climat est océanique-montagnard, caractérisé par des précipitations abondantes toute l’année avec deux maxima (à la fin du printemps et au début de l’hiver).

35 % des précipitations annuelles se font sous forme de neige. Cela limite la quantité d’eau disponible en hiver et augmente les débits printaniers déjà forts, lors de la fonte. Les cours d’eau présentent donc un régime dit « pluvio-nival » caractérisé par un étiage principal en hiver, un étiage secondaire en été et une importante crue de printemps.

PNG - 23.9 ko
Schéma du régime hydrographique d’un cours d’eau de type pluvio-nival
Source : DRE Rhône-Alpes
PNG - 41.9 ko
Débits journaliers moyens (QJM en m3/sec) du Guiers Vif à St-Christophe-sur-Guiers (2006)
Source : DREAL Rhône-Alpes ; http://www.hydro.eaufrance.fr

Les températures hivernales sont instables en raison de perturbations atlantiques fréquentes. Cependant, en raison des changements climatiques actuels, leur moyenne est à la hausse, ce qui réduit le taux d’enneigement et modifie ainsi le cycle de l’eau en Chartreuse.

PNG - 92.6 ko
Evolution de la hauteur de neige moyenne au Col de Porte (pour la 2ème décade de février)
Source : Centre d’Etude de la Neige

Des cours d’eau et des Zones Humides

Le réseau hydrographique du massif de Chartreuse se découpe en deux grands ensemble inégaux :
- un ensemble sud, dépendant de l’Isère comprenant 3 bassins versants : Vence-Tennaison, Roize, Morges.
- un ensemble nord, dépendant du Rhône, comprenant le bassin versant principal de Chartreuse, celui du Guiers, ainsi que 4 bassins versants secondaires (Hyères, Tier, Ainan, Herrétang).
A cela s’ajoute tous les petits cours d’eau se jetant directement dans le Grésivaudan, et drainant, en un chevelu de petits ravins, le versant oriental du Parc.

JPEG - 392.4 ko
Délimitation des Bassins Versants du Parc naturel régional de Chartreuse
Source : M. Delamette ; Parc naturel régional de Chartreuse
info il est difficile de tracer précisément les limites du Bassin Versant du Guiers car les bassins versants souterrains ne correspondent pas toujours à ceux de surface. Cela s’explique par l’orientation du réseau des drains karstiques souterrains.

Les montagnes poreuses de Chartreuse drainent rapidement l’eau vers les plaines. Les zones humides, formées par le stockage de cette eau sur des sols moins perméables, sont cependant nombreuses sur le territoire (dans la plaine du Guiers, le vallon de Couz, les Abymes de Myans etc). Ces Zones Humides sont d’origine naturelle (lacs, marais et tourbières) ou humaine (mare et étangs). Elles ont été recensées dans le cadre de la première charte du Parc : on en dénombre une centaine réparties sur une trentaine de communes.

Le chemin de l’eau

En Chartreuse, il est impossible de se contenter de regarder l’eau de surface. Le sous-sol, constitué en de nombreux endroits en réseau karstique, fait partie de l’identité du massif et conditionne la circulation de l’eau. Il est essentiel de le comprendre pour appréhender l’eau de façon globale sur le territoire.

info Hydrographie ou Hydrogéologie ?
L’hydrographie est l’étude et la description des cours d’eau
et des étendues d’eau que l’on peut observer à la surface de la Terre.
L’hydrogéologie s’occupe de la distribution et de la circulation de l’eau souterraine dans le sol et les roches en tenant compte de leurs interactions avec les conditions géologiques et l’eau de surface.

Voir aussi : Hydrogéologie : le karst