Enjeux spécifiques et rôle du Parc des Monts d’Ardèche

entretien avec N. Dupieux

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    N. Dupieux

    Le Parc naturel régional des Monts d’Ardèche, créé en 2002, est un jeune Parc. Des engagements ambitieux en matière d’eau ont été pris à travers sa charte constitutive. Les principaux enjeux liés à l’eau ont donc très vite été pris en compte. Quels sont-ils ? Et quels rôles la structure Parc a dans ce domaine ? Eléments de réponses par le biais d’un entretien avec Nicolas Dupieux, chargé de mission patrimoine naturel et environnement pour le Parc.

    Le Parc naturel régional des Monts d’Ardèche est une mosaïque de territoires. Les enjeux en matière d’eau sont-ils aussi différents selon l’entité paysagère considérée ?

    Plusieurs territoires se distinguent au sein du Parc mais la situation est assez proche quels que soient les secteurs : des rivières de très bonne qualité, peu aménagées, riches en biodiversité, dans un contexte cévenol, c’est-à-dire avec des crues souvent importantes et parfois violentes à l’automne et des étiages estivaux marqués.

    Grâce à un réseau hydrographique dense, à l’absence de pressions fortes sur les masses d’eau souterraines, par la présence également de quelques ouvrages de stockages EDF, le territoire satisfait globalement les usagers. Cependant la saisonnalité est forte, et la vulnérabilité accentuée par la forte demande touristique estivale, qui accentue les étiages et aggrave certains problèmes de pollution.

    Les enjeux sont similaires sur l’ensemble du territoire : le principal est l’accès à l’eau potable. En effet, les réseaux de distribution sont aujourd’hui médiocres et cela est considéré comme un frein au développement des communes. Une amélioration de l’assainissement permettra également de réduire les pollutions domestiques. Cela servira le second enjeu majeur qui est d’enrayer la tendance à la baisse de la qualité des cours d’eau car l’eutrophisation semble s’y développer. Enfin, si les enjeux sont globaux, leur gestion passe par les SAGE et contrats de rivières, que l’on retrouve pour chaque entité paysagère ou chaque bassin versant.

    Mais si la gestion de l’eau sur le territoire est assurée par les syndicats de bassin, quelle est la mission du Parc dans ce domaine ?

    La mission du Parc est une mission de coordination, il est peu dans l’opérationnel mais cherche à être vecteur d’échanges. Il organise des rencontres entre les différents syndicats de rivière par exemple, qui travaillent sur les mêmes problématiques, sont confrontés aux mêmes problèmes mais communiquent peu.

    Il a aussi un rôle à jouer dans la sensibilisation, l’information et la formation du public sur les milieux aquatiques. Dans ce but il a déjà organisé une « journée des acteurs de l’eau » et collaboré à la création d’un sentier d’interprétation sur les canaux d’irrigation traditionnels. Il voudrait aussi contribuer à la préservation des Zones Humides en donnant aux élus les outils de connaissance et de gestion pour qu’ils se les approprient.

    Il est important de mentionner ici que le Parc ne doit pas forcément mettre en oeuvre en interne tout ce qui a été écrit dans sa charte mais il doit veiller à ce que ses actions soient entreprises sur le territoire. Les différents acteurs d’un Parc adhèrent au « projet de territoire » et travaillent donc suivant les orientations et les objectifs de la charte.

    Qui sont ces différents acteurs ? Pouvez-vous nous en citer quelques-uns ?

    Oui, bien sur, il faut citer bien évidemment les différents syndicats de rivières en charge des contrats de rivière (4 en cours et 1 en préfiguration sur le territoire) et SAGE (Ardèche et Loire amont). Ce sont des acteurs de premier plan dans la gestion de l’eau à l’échelle des bassins versants. On peut également citer le programme LIFE porté par l’ONF et le syndicat Ouvèze-vive, intitulé « forest and water », ou encore l’ONEMA qui a édité des plaquettes d’informations sur les zones humides. L’approvisionnement en eau potable et l’assainissement restent des compétences communales. Le Conservatoire Régional des Espaces Naturels a réalisé l’inventaire des Zones Humides et des associations participent, entre autres, à la préservation du patrimoine hydraulique ou à suivre la présence de la Loutre qui a fait son retour il y a quelques années sur les rivières du Parc.

    Voir : le site duParc des Monts d’Ardèche