LES FONTAINES DE CORSE

     Terminaisons pétrifiées et bienfaitrices de sources, les fontaines accouchent, infatigablement, de l’eau vivante de la terre.

    En communication directe avec le monde souterrain, elles ont, de tout temps, engendré des mythes majeurs : De la fontaine de Jouvence à celle de Mimir, elles dispensaient immortalité, savoir et guérison à ceux qui y étanchaient leur soif.

    Dés que l’humanité se regroupa en cités, elles devinrent le liant indispensable et fondateur de cette socialisation du territoire

    Urbaines, dans l’empire romain par exemple, elles étaient souvent alimentées par de savants aqueducs et dédiées aux divinités

    Rurales, dans la Corse ancienne par exemple – aux temps où la traction animale et le déplacement à pied prévalaient – elles étaient généralement à proximité d‘anciennes sources et jalonnaient les ‘’routes’’, permettant aux animaux, de bât, de selle ou de trait, et aux hommes de se désaltérer et de se rafraîchir, à l’occasion de haltes bienfaisantes.

     En Corse, comme dans nombre d’autres régions, le réseau des fontaines rurales s’est dégradé au fil des ans, notamment par manque d’entretien, ces points d’eau indispensables il y a encore un demi-siècle n’ayant plus de réelle nécessité de nos jours où l’automobile est reine.

    Mais nombre de ces petits édifices demeurent (certains toujours alimentés en eau, dispensent encore leur précieux liquide aux passants) et témoignent d’une histoire et d’une vie rurale passées.

    Le projet

     Le projet ‘’Vers une meilleure connaissance et un renouveau d’intérêt pour les fontaines de Corse’’, élaboré dans le cadre de l’opération ‘’L’eau entre mémoire et devenirs’’, constitue le premier volet d’un projet plus vaste qui vise à inciter la Corse à se réapproprier son réseau de fontaines rurales tel qu’il existait au XIXième siècle et au début du XXième, puis à le réhabiliter, au moins en partie :

    Il a un double objet :

     Dans un premier temps, dresser l’inventaire, aussi précis que possible, des fontaines existant – voire ayant existé – au bord des routes (nationales, départementales et, éventuellement communales) et remplir, pour chacune d’elles, une fiche précisant ses principales caractéristiques (Cf. fiche type en annexe)

     Dans un deuxième temps, sensibiliser l’opinion publique à ce petit patrimoine, à travers la réalisation d’une plaquette et d’une exposition itinérante.

    Ce travail sera porté par l’Association des Amis du Parc de Corse qui s’efforcera, dans le même temps, de faire prendre en compte, par les opérateurs de terrain, le projet plus vaste de conserver et restaurer ceux de ces petits édifices qui apparaîtront les plus intéressants à l’issue de l’inventaire, et

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    Ce nouveau projet – que l’on pourrait appeler ‘’Fontaines de Corse’’ – que le projet de l’Association espére initier, apour ambition :

     D’assurer la conservation des fontaines les plus remarquables de l’Ile

     De maintenir (remettre) en eau tous celles qui paraissent pouvoir l’être, sans trop de frais, tant pour le développement du tourisme, notamment le cyclotourisme (avec cependant le problème de la potabilité de l’eau) que pour le maintien de la biodiversité (trame bleue pour les batraciens et certains insectes aquatiques)

    Pour ce faire, ce projet visera :

     A rechercher – et trouver ! – avec les opérateurs de terrain (Le Parc Naturel Régional de Corse sur son territoire, par exemple, mais aussi la Collectivité Territoriale et les départements…) les financements nécessaires à la mise en œuvre du programme de conservation et de restauration envisagé

     A mettre les fontaines restaurées – et celles existant actuellement – sous la responsabilité de structures pérennes qui accepteraient d’en assurer le suivi et l’entretien

     Parallèlement, à poursuivre, sous l’égide de l’Association des Amis du Parc, le travail de connaissance de ces fontaines (notamment celles devant faire l’objet de travaux de restauration), d’approfondir leur rôle dans la société rurale insulaire d’antan (anecdotes, histoires, légendes…) et d’affiner la connaissance de leur rôle en faveur de la protection de la biodiversité et de leur importance pour la trame bleue.